Tempête Xynthia : la "Zone Interdite ?"

Publié le par mavillesolidaire

Presque un an après la tempête Xynthia qui a fait 29 victimes dans notre département dans la nuit du samedi 27 au dimanche 28 février 2010. Nous avons rencontré Gilles Souchard qui habitait la Faute-sur-Mer et Magalie Bertaud ainsi que Maurice Milcent le maire (vidéo) de l’Aiguillon-sur-Mer pour prendre de leurs nouvelles.

Banderole victimes

Gilles et sa femme n’habitent plus à Faute-sur-Mer où ils ont vécus pendant 22 ans. Ils sont installés depuis peu à Luçon une commune du Sud Vendée « on ne souhaitait pas rester à proximité de l'eau ».

 

Son appareil respiratoire lui à sauvé la vie !

 

Le couple savait que le département était en alerte tempête « mais pas un phénomène maritime extraordinaire, ni atmosphérique, ni quoi que ce soit. Les prévisions météorologiques faisaient état de vent de 120 à 140 km/h, mais c'est tout. En 1999, nous avions eu des vents de 180 jusqu'à 240 km/h à la pointe de l'île de Ré. ».

 

La veille, Gilles avait mis à l'abri tout ce qui était susceptible de s'envoler et arrimé le reste. La maison était barricadée (suite à la tempête de 1999, il avait doublé ses volets).

 

Gilles est comme tous les soirs, sous assistance respiratoire. « Quand l'électricité s'est coupée, l'appareil s'est arrêté, ma respiration s'est coupée, et cela m'a réveillé. »

À ce moment-là, il a entendu des clapotis dans la maison puis a réveillé sa femme qui dormait avec des boules quiès pour ne pas entendre l'appareil respiratoire bruyant.

 

Le couple qui avait une maison avec un étage dormait au rez-de-chaussée. En se levant pour voir ce qui se passait, Gilles se rend compte qu'il y a 2 mm d'eau dans le couloir. « En arrivant dans le séjour, il y avait déjà 1,50 m d'eau derrière la baie vitrée. Nous sommes aussitôt montés à l'étage. Dans maison, il y avait 17 marches d'escalier, l'eau s'est arrêtée à la 14e. On se demandait où cela allait s'arrêter. On a été secourus par les pompiers qui sont venus les chercher en bateau au premier étage de leur ancienne maison... »

Gilles Souchard 1Glles devant son ancienne maison nous montrant la fenetre par laquelle , lui et sa femme on été secouru en bateau.

 

« À qui la faute ? » une chanson pour ne pas oublier !

Gilles connaît bien la musique elle fait partie de sa vie, de sa passion. Alors, lorsque l'un de ses amis, peu de temps après le drame, lui propose « À qui la Faute ? » il accepte de l’interpréter en mémoire des victimes.

 

Il a interprété sa chanson à l’occasion de la soirée de solidarité organisée par Jean Robert le 26 mars 2010.pour soutenir les victimes.

 

« La chanson s'appelle « à qui la faute », parce que je suis directement concerné, mais cela concerne aussi tous ceux qui ont laissé leur vie, en Vendée, en Charente-Maritime et dans le VAR. » une façon de ne pas oublier.

 

Au jour d'aujourd'hui, comment va-t-il ? « C'est dur, même si j'essaie de ne pas le montrer, ce n’est pas facile... Ce qui lui revient ? Les appels en pleine nuit “au secours”, “à l'aide” provenant d'enfants en ne pouvant rien faire... »

Gilles recommence à faire des nuits « normales » depuis à peu près une semaine.

 

 

 

 

 

Magali Bertaud, habite à la pointe de l’Aiguillon. "Xynthia m'a fait mûrir de 10 ans."


 

Magali Bertaud habite toujours la pointe de l'Aiguillon-sur-Mer. Elle va y rester avec toute sa petite famille.

Nous montons dans son véhicule pour une visite très détaillée à faire pâlir tous les experts. Une vraie pro passionnée par son lieu de vie, de travail ! Magali Bertaud

En nous déplaçant dans son véhicule pour voir quasiment toutes les maisons de la pointe de l'aiguillon, la jeune femme connaît toutes les situations liées à la tempête et pour cause.

 

" Cette maison, c'est une maison type elle a un an. En 2007, on avait un PRRI, elle est aux normes 2007, elle n'a pas eu d'eau. Ce qui signifie que si on fait des maisons de cet hauteur-là, il n'y a pas d'eau. Sur les 70 maisons que compte la pointe de l'aiguillon, il va en rester 7 ! » nous confie-t-elle « Moi, ce qui fait me fait moins mal c’est que je suis au début de la zone. J'aurais habité un peu plus loin, cela m'aurait fait mal au cœur »

 

Magali est toujours aussi active depuis la tempête. Après avoir participé à la création d'un collectif de la pointe de l'aiguillon, elle est également membre de l'association « l'avenir ensemble » pour essayer d'avancer.

 

 

Nous arrivons à l'entreprise mytilicole de Magali. « Dans la nuit la tempête, nous avions eu peur de perdre notre outil de travail et en particulier notre bateau qui n'avait juste qu'un an. Les hangars ont eu 1,20 m d'eau. On avait tout perdu ! » Maintenant l’outil de travail est fonctionnel et des « digues d'urgence » ont été construites.

 

Des pilleurs en plein jour, mais entre midi et deux ?

 

camionOn pourrait imaginer que ce genre de méfait n'avait plus court. Nous nous trompions. Nous avons aperçu un camion qui sillonnait la pointe de l'Aiguillon pour essayer de récupérer apparemment de la ferraille. En apparence seulement. Nous avons croisé le véhicule une première fois se dirigeant au bout de la pointe de l'Aiguillon puis, une seconde fois, « visitant » les entreprises mytilicoles et ostréicoles une à une. Lorsqu'il s'agit de récupérer du matériel, est-ce le bon moment entre midi et deux heures lorsqu'il y a personne ?

 

 

Pour les maisons concernées par la destruction (300 à la Faute et 63 à l’Aiguillon), la démolition  débutera en mars 2011.

 

Nous avons rencontré M. Maurice Milcent, maire de l'Aiguillon-sur-Mer qui a bien voulu répondre à notre question.

 

 

Voir aussi :

- Tempête Xynthia

- sur notre site


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