La Roche-sur-Yon. Luc Bouard et la démocratie participative.

Publié le par ma ville solidaire - La Roche-sur-Yon

C’était dans son programme électoral « Valoriser la démocratie participative ». Qu’en est-il aujourd’hui ? A travers trois exemples différents, un point s’impose, une sorte de bilan d’étape et il est plutôt quelque peu mitigé.

Le Bourg, les Halles et la Vigne-aux-Roses, trois quartiers bien différents et trois actions de rénovation urbaine qui ont pour point commun la place des habitants, des riverains avec des incidences sur la ville. Quelle est la place du citoyen ? Comment les outils de la démocratie participative fonctionnent-ils ? Conseils citoyens, comités d’accompagnement similaires au « comité de suivi » de la Napoléon et les rencontres du maire avec la population dans « un jour, un quartier », transfuge de l’émission télévisée  « un jour, un destin ».

Le Bourg un premier exemple qui semble bien sur les rails.
Un comité d’accompagnement est en place. Comme tous les comités d’accompagnement, il est composé de membres du conseil citoyen, des représentants des habitants, des commerçants et des associations.
Au cours de la réunion publique du 18 mai 2016, la municipalité a présenté aux habitants le projet d’aménagement du nouveau centre-bourg.
250 personnes étaient présentes pour écouter le bureau d’études exposer les futurs aménagements. La salle était attentive, participative.
Si tout le monde s’accordait à saluer le projet présenté, les questions allaient au-delà de l’aménagement du centre-bourg comme c’est toujours le cas dans ce genre d’exercice avec notamment beaucoup  d’interrogations sur la sécurisation de la voirie, il est vrai, pour partie abandonnée, comme par exemple la rue Émile Gabory et la rue Durand jugée dangereuse par les riverains.
A la fin de la réunion, la population a été invitée à participer au comité d’accompagnement qui devrait être mis en place à la rentrée prochaine pour suivre les différentes phases du projet.
Tout semble fonctionner normalement au Bourg.

Les Halles : quand la démocratie participative se cherche.
En plein cœur de la ville, le quartier des Halles va également subir une profonde rénovation. C’est le quartier du marché de la Roche-sur-Yon, le quartier historique de la ville où se mêlent souvent enjeux politiques et le bien manger. Une cuisine dont les saveurs sont multiples, pas toujours au goût de tout le monde…

Le comité d’accompagnement cherche ses marques. Comme dans tout projet, tout le monde a ses idées, tout le monde a ses intérêts, qui ne sont pas forcément l’intérêt général.
Le groupe se réunit environ une fois par mois depuis sa création. L’inertie à vaincre est plus ou moins facile. Visite sur le terrain, présentation du pré-projet, une proposition d’enquête auprès des riverains avortée (l’enquête auprès des usagers du marché avait été faite par la ville).
Une autre enquête a été menée pour choisir les pots de fleurs et les jeux pour les enfants, donner des idées d’animations. Seulement 350 réponses ont été faites par les Yonnais. Un piètre bilan.
Côté réunions publiques la population a été invitée à plusieurs reprises, c’est à saluer, pour l’informer de l’état d’avancement de la réflexion. Ils étaient seulement une centaine, surtout des riverains à venir s’informer : apparemment le lieu, quartier alimentaire de la ville, n’est pas si emblématique que cela, dommage.
Du temps un peu perdu en attendant qu’un architecte soit désigné ce qui permettra de rentrer dans le vif du sujet.

La Vigne-aux-Roses : l’exemple à ne pas suivre !
Pas de comité d’accompagnement dans le quartier, le conseil citoyen suit les différentes actions à mener et pas des moindres : la reconstruction du groupe scolaire du Pont Boileau et la rénovation de l’habitat HLM.
Le groupe scolaire, il n’y a rien à dire, c’était un projet du Maire, il le met en place un point c’est tout. Si le changement fait l’unanimité, ce n’est pas le cas pour la nouvelle localisation qui va engorger une des deux entrées dans le quartier.
La réunion publique d’information sur l’école c’était la bérézina : seulement une dizaine de personnes s’étaient déplacées. Les habitants n’avaient rien à dire, tout était acté.
Côté rénovation de l’habitat, idem, une enquête est en cours auprès des habitants et la mairie s’occupe de tout, même de vos poubelles. Incroyable quand on sait que le parti politique du maire (Les Républicains) fustige l’assistanat sans arrêt. Là, la ville fait pire.

Moi Riverain ?
39 % des locataires ont été enquêtés à ce jour sur 571 logements, triste chiffre pour une municipalité qui a  pourtant mis le paquet avec les médiateurs sociaux, éducateurs de rues…
Cette enquête est effectuée par des agents de la Ville en porte à porte « afin d’impliquer les habitants au cœur du projet ». Ce n’est pas beau ça hein ?

Dans les faits même si le porte à porte a bien lieu, il se déroule aux conditions fixées par la Ville.
La méthode retenue a ses bons côtés en permettant, par exemple, d’évaluer la situation sociale et de mettre en place un suivi lorsque des habitants en ont besoin. Cette situation s’est déjà produite avec une personne vivant seule chez elle avec pour seul et unique meuble un matelas…
Quid des personnes qui ne sont pas là lors de la venue des enquêteurs ?
Pas question de laisser les questionnaires chez les gens qui ont besoin de réflexion pour remplir les cases ce n’est pas la méthode retenue.
Un foyer peut être constitué de plusieurs personnes qui doivent se concerter pour faire connaître leur besoin mais il n’est pas question de laisser le document en vue d’une réflexion… Drôle de méthode.

L’enquête est tellement bien faite qu'un goupe de locataires, la CNL, a mis en place une sa prpore enquête sur l'habitat jugeant que celle proposée par Vendée Habitat et la Ville n’était pas assez explicite (seulement deux questions sur les logements).

Pourtant, il y a dix ans en 2006, 12 « enquêteurs » bénévoles : 8 habitants du quartier, dont 2 conseillers de quartier habitant la Vigne-aux-Roses, 2 conseillers de quartier non habitants de la Vigne-aux-Roses et 4 agents municipaux présents sur le quartier avaient réalisé un porte-à-porte auprès de tous les ménages de la Vigne-aux-Roses, avec une enquête sur la circulation dans la cité qui avait recueilli 48 % des avis des locataires. Il faut dire qu’à l’époque, les enquêteurs ne travaillaient pas uniquement aux heures de bureau.

 

Luc Bouard et la démocratie participative.
A mi-mandat, les élus Yonnais sont comme tous les autres élus, ils se croient connus et reconnus, alors que dans les faits, seul le premier magistrat l’est.

Les enveloppes de quartier en ont été un exemple. Si elles ont attiré plus de Yonnais aux premières, la participation devrait stagner dans les prochains rendez-vous. La voirie a été supprimée, diminuant ainsi l’intérêt des participants.

La démocratie participative doit permettre aux citoyens de s’exprimer sur des sujets compliqués et délicats ce qui n’est pas toujours simple pour une équipe en place. Cela bouscule un peu l’ego des élus. Si la Roche-sur-Yon a été pionnière en la matière en mettant en place les conseillers de quartiers, elle accuse une forte régression depuis deux ans et demis et les signes apportés par la nouvelle municipalité ne vont pas dans le sens d’une évolution nécessaire des outils démocratique.

Les conseils citoyens devraient faire vivre la démocratie participative. Pourquoi ne pas leur attribuer un budget de fonctionnement afin de conforter leur engagement au plus prêt de la population qu’ils côtoient tous les jours dans leur quotidien.

Enfin même si le premier magistrat est un peu le chef d’orchestre, les élus de quartier on leur mot à dire sur le suivi des dossiers. Chacun fait un peu à sa sauce, même si un élu, Christophe Blanchard est en charge de la consultation de la population…

Ce qu’on appelle parfois « bâton dans les roues » est une parole citoyenne ni plus ni moins, chacun ses définitions et son sens de l’engagement. On rencontre plus de voisins-riverains en étant riverain. On peut être engagé comme citoyen et rendre compte comme le fait mavillesolidaire factuellement, l’un n’empêche pas l’autre.
« Un jour, un quartier » est une bonne initiative dont les élus devraient s’inspirer car les habitants vivent 365 jours dans leur quartier.

A.P

La Roche-sur-Yon. Luc Bouard et la démocratie participative.

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