La Roche-sur-Yon. Les squattes à Jean-Yole exaspèrent les habitants.
Le quartier a bénéficié d'un plan d'aménagement urbain (ANRU) en 2010. Des aménagements ont été réalisés. Depuis, le quartier est plus agréable à vivre. Plus agréable ? Tout le monde le reconnaît, le cadre de vie a été amélioré. Mais voilà, l'aménagement urbain ne peut répondre à tout. Depuis des années un groupe d'une quinzaine de jeunes de 12 à 25 ans squattent les entrées à en pourrir le quotidien d'habitants. Un élu reconnaît "qu'une cinquantaine de petits délinquants sur une ville comme la Roche, ce n'est pas beaucoup" pour une ville qui compte plus de 50 000 habitants.
Zoom sur un quartier dont toutes les personnes qui s'expriment ont souhaité le faire anonymement.
Le quartier de Jean-Yole.Jean-Yole c'est 380 logements gérés par Vendée Habitat soit environ 750 habitants. Construit dans les années soixante : le bâtiment A a été construit en 1965 (mise en location en 1966), le bâtiment B a été construit en 1964 (mise en location en 1965) les bâtiments D et E ont été construits en 1964 (avec mise en location en 1965), le bâtiment F a été construit en 1965 (mise en location en 1966) et le bâtiment C a été construit en plusieurs tranches dès 1964. Il a été terminé en 1965.
En 2010, le quartier a bénéficié du plan de rénovation urbaine (ANRU) avec des travaux qui se sont étalés sur cinq années.
Les faits.
"A l'origine, avec l'ANRU et le décloisonnement du quartier, la barre C a été coupée au niveau du porche C, le squat des jeunes était là depuis des années, sauf qu'on sait très bien que les pratiques de regroupement des jeunes dans les habitats collectifs, c'est se retrouver en bas" explique un habitant.
Le regroupement d'une quinzaine de jeunes de 16 à 25 ans qui squattent les entrées de barres d'immeubles depuis la séparation de la fameuse barre C. En fait, Il y a très peu de jeunes du quartier, ils viennent des quartiers environnant.
Le rassemblement commence tôt " à 12 h ou 13 h. Le soir, c'est là qu'il y a plus de monde. Ils dérangent les gens, et ne les respectent pas, il y a du bruit et des dégradations dans les immeubles. explique un riverain. "Ils s'amusent avec leurs scooters. Ils viennent avec leurs voitures jusqu'à l'aire de jeux des enfants. Le soir, c'est un défilé de voitures. Il y a un trafic sûrement. Les anciens ont peur. Avant que le bâtiment C soit coupé en deux, ils squattaient là. Après la rénovation, le problème s'est déplacé à l'Enrilise avant de revenir à Jean-Yole dans plusieurs bâtiments."
Le manque d'anticipation de la part de tout le monde pour aller à la rencontre de "ces publics-là" est reconnu à demi mots.
La gêne occasionnée par les troubles amènent les habitants à déménager de leur cité à laquelle ils sont attachés. "Vous savez, on a nos habitudes de vie ici c'est notre quartier, ça fait mal au cœur de devoir déménager. Changer de quartier c'est changer de vie..." commente une dame désabusée.
Des situations pas assez anticipées
"C'est sûr qu'on a laissé pourrir des situations, et puis là ... C'est inquiétant aussi: il y a une fragilité économique, sociale qui s'inscrivent sur un territoire, et qui forcent des gens à venir casser. ça fragilise aussi les relations entre les cultures. "
Des remises en causes de politiques pas assez volontaristesLa politique de la ville est remise en cause par un autre habitant engagé dans des associations : " les problèmes ne datent pas d'aujourd'hui, ni d'hier même. Quand on prend pas le truc à bras le corps alors qu'il y a des enjeux, les problèmes des jeunes ici, ça doit faire partie d'une politique jeunesse à l'échelle de la ville de la Roche-sur-Yon, sauf que ça n'a jamais été appréhendé comme ça. Y a la politique jeunesse liée au 14bis: officielle, médiatique, clinquante et tape à l'œil. Et puis la politique pour ceux qui font ièch, c'est les maisons de quartier, les missions locales et démerdez-vous avec. Je caricature mais bon. Donc c'est un peu triste quand même."
Il y a dix ans, le regroupement du secteur jeunes des quartiers Jean-Yole et Pyramides a fait baisser le nombre d'animateurs de 2 à Jean-Yole et 3 aux Pyramides, à 2 pour l'ensemble du quartier dont le nombre d'habitants reste le même : 15 000.
Que fait la Police ?
Les polices nationale et municipale interviennent sur le quartier. "Le problème c'est les tout jeunes de 12-13 ans. Les petits sont leur guetteurs. Le problème est que les parents sont absents. La police Nationale vient jusqu'à l'entrée du bâtiment, ils restent un moment avant de repartir."
Quant aux éducateurs de prévention, ils essayent de dialoguer avec eux dans la journée mais pas le soir. .
"La police municipale, on ne les voit pas. Ils sont venus à 8 h du matin en vélo. A cette heure-là, il n'y a personne. Elle ne fait rien."
Que faire ?
Pour un autre habitant, "on peut régler ce genre de problèmes en allant vers eux et voir ce qu'ils attendent. Il faut mettre les moyens, car Il y a de la prévention à faire, de l'éducation à faire, il y a tout à faire."
Pour les personnes rencontrées, cela passe par des moyens humains donc financiers en augmentant les éducateurs de prévention. Pourtant il existe des actions qui fonctionnent en "faisant le même travail qui est fait le mercredi après-midi tout l'été, ils étaient là [les éducateurs] jusqu'à 22 h. On a besoin de ces gens-là pour que les petits ne suivent pas les grands. Encore une fois, il faut de l'éducation et de la prévention. La répression doit être le dernier recours. "
Et le bailleur Vendée Habitat ?
Interpellé sur ces questions lors de la réunion publique à la Vigne-aux-Roses, la directrice de Vendée Habitat a indiqué être attentive à toutes les incivilités et précise également avoir déposé plusieurs plaintes.
La municipalité.
La situation est bien connue par la municipalité "L'ensemble des acteurs de terrain comme les Médiateurs et les éducateurs sont très présents sur le quartier, notamment lors des cafés parents que nous organisons très régulièrement afin de rencontrer les parents pour faire connaître les différents services de la ville, et apporter une aide à un public qui n'ose pas forcément la demander, aide axée sur la parentalité et les jeunes . Nous nous inscrivons dans une démarche active d'aller vers les citoyens" indique Julien Levayer le directeur de cabinet du Maire.
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