Quand les parlementaires sont inaccessibles aux personnes en situation de handicap !

Publié le par Le blog de ma ville solidaire - La Roche-sur-Yon

L'Association des Paralysés de France (APF) est très en colère  : « C'est une victoire pour les lobbies de l'immobilier et de l'hôtellerie, qui ont obtenu les dérogations qu'ils réclamaient depuis longtemps.»

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La loi handicap de 2005 a rendu obligatoire la mise en accessibilité (rampes d'accès...) de tous les bâtiments recevant du public, en 2015 dernier délai. L’APF dit entendre les difficultés des collectivités locales, mais la réponse doit se traduire par un soutien et un engagement politique forts en donnant plus de moyens aux collectivités et non pas en proposant à ces dernières de réduire leurs obligations légales ! Ce que propose d’ailleurs le rapport Doligé. 


La proposition de loi Paul Blanc, visant à améliorer le fonctionnement des MDPH, revient sur un acquis fondamental pour les personnes en situation de handicap : l’obligation d’accessibilité. Cette proposition de loi qui a été votée en février 2011 en première lecture au parlement, est passée hier en deuxième lecture au Sénat. « Elle comporte des amendements inadmissibles introduisant et élargissant des dérogations à l’accessibilité du cadre bâti neuf. »

 

L’association rappelle que :

- Le surcoût lié à l’accessibilité dans la construction de bâtiments neufs n’excède pas 1% selon la Banque mondiale (Design for all : implications for bank operations, octobre 2008).

- Le principe d’accessibilité ne répond pas à une demande catégorielle émanant d’un public spécifique. Il constitue aussi un enjeu de société en termes d’urbanisme et d’aménagement du territoire : personnes âgées, blessés temporaires, parents avec poussettes, voyageurs avec une valise encombrante… chacun est concerné. Sans compter le confort procuré aux personnes valides.

- Rendre accessible c’est tout simplement rendre les personnes libres de se déplacer, rompre l’isolement, permettre la rencontre des différences dans la société et donc lutter contre les préjugés. Le « vivre ensemble » n’est pas négociable.

- Personne n’a concrètement réussi à prouver qu’il n’était pas possible de rendre une construction neuve accessible pour des raisons techniques. Ce qui apparaît infaisable ou coûteux est en fait plutôt lié à une méconnaissance de la réglementation et à un manque de formation car des solutions techniques existent. Un bâtiment doit s’adapter aux besoins des hommes, et non l’inverse.

- La conception universelle, où se conjuguent qualité d’usage et esthétique, doit se concrétiser dans les pratiques des architectes, et donc toute vision médicale de l’accessibilité doit en être bannie.

 

"Des bâtons dans les roues"

Dans une campagne intitulée "des bâtons dans les roues", l'association appelle à résister à une proposition de loi qui déroge à la liberté de circuler". Deux visuels représentent une femme en fauteuil roulant, avec deux dates: "2005. Loi qui décide qu'un bâtiment neuf doit être accessible aux personnes à mobilité réduite. 2011. Loi qui décide que pas forcément".

 

L'APF VENDEE a écrit aux parlementaires

La délégation vendéenne de l'Association des Paralysés de France a écrit aux parlementaires vendéens en leur demandant « le retrait des amendements demandant des dérogations et/ou mesures de substitution dans le cadre bâti neuf. » A ce jour l'association n'a pas eu de réponse.

Les députés et sénateurs de Vendée : Louis GUEDON, Dominique SOUCHET, Dominique CAILLAUD, Bruno RETAILLEAU, Jean-Luc PREEL, Philippe DARNICHE, Jean-Claude MERCERON et Véronique BESSE .

 


Lire aussi :

les personnes handicapées


Contact :

Association des Paralysés de France
Appt 80 - Rés. Les Terrasses
Rue de Wagram
85000 LA ROCHE-SUR-YON
Tél. : 02 51 37 03 47


courriel : dd.85@apf.asso.fr
Blog  : http://dd85.blogs.apf.asso.fr/