Handicap. Une visite présidentielle à la Roche-sur-Yon

La délégation vendéenne de l’APF organisait ce samedi son assemblée départementale en présence du nouveau président Alain ROCHON.

 

Tour d’horizon de l’actualité avec Alain ROCHON le nouveau président de l'Association des Paralysés de France.

 

Votre prédécesseur Jean-Marie Barbier était venu à l’assemblée départementale en 2012. Cette année c’est à votre tour. La Vendée, est-ce le nouveau lieu de pèlerinage des présidents ?

Jean-Marie Barbier s'est retiré l'année dernière de sa fonction de président pour des raisons de santé. Il n'en demeure pas moins toujours membre du conseil d'administration de l'association.

La Vendée a une délégation très dynamique, 300 adhérents ce n’est quand même pas rien, c'est à peu près le niveau d'un département d'Île-de-France, la Vendée est un département en forte croissance. La région des Pays-de-la-Loire est également très dynamique, elle interpelle le siège national donc forcément ça donne envie de se rencontrer. Du côté de Nantes cela bouge également pas mal.

C'est pour ces raisons-là que nous répondons à l'invitation de la délégation. Par ailleurs, j'étais en vacances aux Sables-d'Olonne avec mon petit-fils en début d'année. Je connais également Thierry Craipeau [NDLR : le représentant départemental de l’APF],nous nous sommes vus à l'assemblée générale de Chartre, c'est un ami.

Et puis, je vais vous faire un aveu : lorsque l'on a passé six mois au siège, on est heureux de retrouver les réalités de terrain.

 

La loi de 2005, la mise en accessibilité en 2015,  un rêve, une réalité ?

Je vis les deux réalités tous les jours. En tant que personne handicapée en fauteuil roulant, même si je vis dans un quartier à Paris plutôt sympathique et qu'il y a une tranchée dans ma rue avec du sable dedans, ou qu'il y a un commerçant avec une marche ou encore que je fais 15 cabinets médicaux pour en trouver un qui soit accessible, je peux vous assurer que je vis la réalité comme tout le monde.

Côté ministère, nous avons le sentiment qu'on a envie de faire des choses mais on nous dit qu'en 2015 on n'y arrivera pas, on est tellement en retard...

Aujourd'hui on propose des calendriers budgétaires sur un nombre d'années que l'on ne connaît pas pour combler ce retard. Le gouvernement nous laisse à penser qu’il n'a pas envie de revenir, sur la loi de 2005 et l’échéance de 2015 mais fera tout pour sauver la mise en accessibilité. Il y a un souffle, il y a une envie, il y a une méthode de travail.

Nous ne sommes pas naïfs : il faut bien penser que pour la mise en accessibilité des bâtiments anciens et des transports il va falloir se battre des années et des années. Nous sommes dans une négociation extrêmement serrée en termes de calendrier puisqu’à Noël on devrait avoir co-rédigé avec le gouvernement une ordonnance pour voir comment on aborde cette échéance de 2015.

Pour le moment nous sommes au début d'un processus dans lequel j'espère pouvoir croire. Ils savent très bien que l'association est très nerveuse à propos de l'accessibilité.

 

S'il faut mettre 35 000 personnes dans la rue sur ce thème-là, nous sommes prêts à le faire.

 

Un mot sur la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) dont vous avez dû suivre l'actualité

C’est regrettable tout cela. Arriver à faire condamner des institutions qui sont là pour nous aider ce n'est pas positif ni pour eux ni pour nous.

 

L’Allocation Adulte Handicapé (AAH) est toujours sous le seuil de pauvreté. Va-t-elle être revalorisée l’année prochaine ?

En 2014, l'allocation adulte handicapé va augmenter de 1,3 % soit une augmentation de 790 € à 800 € par mois. C'est l'inflation officielle retenue pour la loi de finances 2014.

 

De gauche à droite : Alain Rochon Thierry Craipeau et Pascale RIBES