Accessibilité. L’APF Vendée veut « crècher » aux Jaulnières !
L’association, dont le dynamisme n’est plus à prouver, est au coté des personnes en situation de handicap quotidiennement sans relâche. Depuis la fameuse loi de 2005 elle n’a de cesse de rappeler les collectivités à leurs obligations d’être en conformité en 2015.
A la Roche-sur-Yon les tensions du départ se sont transformées en un travail constructif avec la municipalité. En Vendée, comme dans tous les départements, l’APF est l’interlocuteur handicap privilégié pour les collectivités et les entreprises, son savoir-faire historique et souvent dans l’ombre malgré ce que l’on pourrait croire est reconnu par tous. Souvent l’association dérange, bouscule mais souvent très souvent l’association fait un travail de fond d’information et de communication sur le handicap comme par exemple les nombreuses sensibilisations en milieu scolaire dont personne ne parle.
La recherche acharnée d’un local adapté.
Comme toutes les structures accueillant du public, la délégation vendéenne doit se soumettre à la loi de 2005 et être accessible, elle le sait et se bat depuis des années pour répondre à cette obligation. Situé dans le quartier de la Garenne à la Roche-sur-Yon, l’appartement aménagé en siège social depuis des années n’est pas aux normes. L’accessibilité est réduite, partielle, par accessibilité à tous types de handicap. Les membres de l’association ont bien conscience, ils sont d’ailleurs tous concernés par le handicap de prêt ou de loin.
« On n’est pas parfait, on ne cherche pas d’excuses mais on cherche des solutions » indique Stéphanie Ottou la combattive directrice de la délégation vendéenne. « On n’est pas parfaitement accessible au niveau de la délégation ce n’est pas faute de s’être mobilisé pour que cela avance. On a pleinement conscience qu’on doit être parfaitement exemplaire, car au quotidien on accueille des personnes en situation de handicap. »
Sans être dans l’obligation de le faire, l’association a réalisé un diagnostic qui indique que pour être parfaitement accessible, l’association doit pousser les meubles. Il faut désencombrer les locaux de 80 m² occupé par six salariés. Mais investir dans leurs locaux, dont ils sont propriétaire, s’avère impossible, car les besoins sont estimés à 200 m².
Une délégation départementale déficitaire
L’association est nationale, mais chaque entité est autonome budgétairement. La Vendée est largement déficitaire, elle ne dispose que de très peu de subventions publiques.
Les ressources principales ce sont les donations, les legs, il n’y en a pas énormément. La solidarité s’exprime grâce à d’autres départements « plus riches » qui disposent de beaucoup plus de dons, de legs, ce qui permet à la délégation vendéenne de vivre.
Le Maire s’engage à demi-mot
Après plusieurs années de recherches et d’espoir déçu une piste sérieuse se dessine. Celle de la mini crèche du quartier des Jaulnières qui se libère le 12 mai prochain pour être transféré au nouveau multi-accueil face à la maison de quartier de la Vallée-Verte.
« Ce local est pour nous idéal, car il est de plain-pied, desservi par les bus, il y a des espaces verts, des commerces de proximité, il y a de la vie autour.
Quand nous avions fait la première demande il y a un ou deux ans on nous avait dit que la crèche ne serait pas libre contrairement à la Halte garderie qui est beaucoup plus grande que ce qu’on nous avait annoncé au tout début. On a refusé à cause d’une superficie pas adaptée à nos besoins.
En début d’année, nous avons fait une demande officielle au Maire pour la crèche. À l’occasion d’une réunion à laquelle nous participions avec le Maire, nous l’avons interpellé sur ces locaux. Il nous a donné un engagement en nous disant qu’il n’y a pas de souci et qu’il n’y avait personne dessus.»
Aujourd’hui, l’association n’a plus aucun contact avec les services et encore moins de date pour visiter les locaux malgré le renouvellement de l’engagement du Maire au représentant département de l’APF il y a quelques jours. L’APF veut y croire, elle reste dans l’attente d’une réponse. « On veut y croire, pendant tout ce temps, on n’a pas cherché autre chose puisqu’on nous a dit que c’était bon. »
« Je ne peux pas croire qu’un Maire, président de l’agglo donne un engagement, le reconfirme, certes oral, mais engagement quand même et ne l’honore pas. Je veux y croire et il faut que ça marche parce qu’il ne serait pas choquant que la mairie donne un coup de pouce à notre demande sachant que cela ne couterait rien, car on payera notre loyer. Il s’agit juste d’avoir accès à ces locaux. Que ce soit sur le logement, le transport, l’accessibilité en général on est des partenaires utiles et nécessaires à la ville et à l’agglomération. »
La crèche est libre le 12 mai. Une chose est sûre, l’APF ne sera pas installée le 12 mai, le 12 juin ni le 12 juillet parce qu’il faut du temps pour monter un dossier au Conseil d’Administration, et pour faire un plan de financement, car il faudra certainement faire quelques travaux.
Le pôle associatif.
Dès qu’ils ont eu connaissance de la construction du pole associatif, l’association à fait une demande de locaux. Demande refusée au motif que l’association a un territoire d’intervention départemental « alors que d’autres associations départementales semblent y être installées… » : surprenant quand même !
L’APF n’a aucune subvention de la municipalité mais est un partenaire très constructif, incontournable à la Roche-sur-Yon, à l’agglomération.
« On ne demande pas à être hébergé gratuitement comme le sont toutes les associations du pole associatif. On ne demande pas la charité on demande juste à ce qu’on nous aide à trouver un local. Aujourd’hui, on est dans une impasse on ne trouve pas de local. »
La période électorale peut, peut-être aider l’APF à ne plus crécher à la garenne mais aux Jaulnières où le voisinage permettra une inclusion chère à l’association. Le premier magistrat y réside.
Propos recueillis le lundi 17 mars 2014.